Nouvelles 5 Décembre 2025
Chloé Charbonnier, artistes professionnelle du collectif POM, installe les œuvres Récits du Centre-Sud dans l'espace public.
Nouvelles 15 août 2025
Situées en plein cœur de cette trame narrative, les Tours Frontenac, surplombant le Centre-Sud depuis le début des années 70, représentent un endroit tout désigné pour cette mise en valeur. C’est pourquoi Gestion des Trois Pignons (G3P) a accepté d’accueillir trois des réalisations du projet, initié par le collectif POM (Petites Œuvres Multimédias), sur un de ses murs extérieurs. Plus précisément, celui à l’entrée du stationnement sous-terrain située au 1850 rue de Bercy.
« Toute l’équipe du projet Récits du Centre-Sud est très heureuse d’exposer ces images ici. Un de nos objectifs était de faire vivre ces œuvres à l’extérieur, pour qu’elles soient vues par les personnes du quartier », s’est exprimée la coordinatrice du collectif, Sophie Mangado, à propos de ce partenariat avec G3P. Soutenu par l’organisme de mentorat artistique Oxy-Jeunes, POM marche coude à coude avec le programme TAPAJ (Travail alternatif payé à la journée), qui lui, est porté par l’organisme Spectre de rue. Ce dernier offrant à des jeunes de 16 à 30 ans des occasions de s’impliquer sur différents plateaux de travail.
Expériences professionnelles pour la marginalité
« On propose individuellement des projets artistiques à POM et on les réalise avec des personnes qui sont en situation de marginalité. L’idée c’est de leur offrir l’opportunité de s’exprimer à travers des médias comme la photographie, le son, l’écriture. Et après ça d’essayer de trouver un espace pour afficher leurs réalisations », nous explique Chloé Charbonnier au sujet de sa démarche avec le collectif. Photographe et artiste multidisciplinaire, c’est elle qui installe les toiles de l’exposition dans l’espace public.
Les images exposées ont été créées autour de thèmes spécifiques déterminés par les artistes professionnel.le.s du collectif et associés à des techniques de transformation graphique. « Nos doubles », « Diptyque », « Centre-Sud surréaliste » et « Derrière les portes closes » ont donc contraint les artistes à illustrer leurs propos avec des collages, de la juxtaposition ou encore de la double exposition photographique. Ces thématiques ont alimenté les ateliers de conception des œuvres, invitant les participant.e.s de TAPAJ à explorer la rencontre entre l’analogique et le numérique et à approfondir leur initiation aux arts médiatiques.
Chaque œuvre est le fruit d’une cocréation, à la fois visuelle, écrite et sonore. Le lieu transformé invite à prendre son temps et à contempler. Allez y jeter un œil ! Un texte explicatif ainsi qu’un code QR permettent de vivre une expérience immersive, commentée par des personnes qui ont participé à ces réalisations.
Les Tours comme lieu d’exposition
Mais comment ce mur extérieur, à la merci des intempéries, peut-elle se transformer du jour au lendemain en galerie d’art? Grâce à une technique d’affichage sans trace utilisant une pellicule de tarlatane. « C’est une espèce d’adhésif transparent que tu colles sur le mur, comme un ruban double face que t’achètes au Dollarama, mais exprès pour le béton », décrit Yohann Panigot, directeur des immeubles chez G3P.
Supervisant l’installation des œuvres sur la surface désignée, celui-ci s’estime ouvert à la continuité de telles collaborations dans le futur. « Une façade, c’est privatif, mais si le droit est donné, on peut accueillir des œuvres de partout. En autant que ça passe par notre approbation et que ça respecte les standards », conclut-il. Selon lui, cette exposition éphémère est révolutionnaire pour un complexe immobilier « de la vielle école » comme les Tours Frontenac. « Je pense qu’on est une belle tribune d’exposition. On doit avoir 1300 personnes en tout et pour tout, plus les gens qui visitent. On a de la visibilité à offrir. Beau stage mine de rien », précise-t-il.
Trois années pour trois volets
Coréalisée par une trentaine de jeunes, une vingtaine d’œuvres Récits du Centre-Sud sont exposées sur les murs du quartier – et les Tours ont le privilège d’en accueillir à compter de ce vendredi 15 août. Le voisinage peut poursuivre sa visite culturelle à l’Espace Libre, au Marché Solidaire Frontenac, au Comité social Centre-Sud, au Centre communautaire LGBTQ+ ou encore au Potager du Voyageur pour découvrir d’autres récits imagés racontant le quartier. Cette exposition dans l’espace public représente la deuxième phase du projet; la première étape en 2023-2024 était orientée autour de la conception d’un zine, et pour son volet final (2025-2025), Récits du Centre-Sud évoluera en exposition muséale et en série de vidéo-portraits.