Vie sociale active avec l’Escouade d’inclusion

L’Escouade d’inclusion du Centre-Sud est revenue aux Tours Frontenac lundi dernier pour rassembler notre communauté autour d’une autre activité très populaire : la danse en ligne. C’est aussi elle qui organisait la discussion électorale du 1^er octobre au Salon Rose. Pleins feux sur cette équipe de quatre personnes qui soutient activement le développement social des Tours Frontenac et participe à l’animation de notre milieu de vie depuis le mois d’août.

La piscine est fermée, la brise automnale s’est levée, mais cela n’a pas empêché une dizaine de personnes de se réunir en plein soleil sur la terrasse Acacia le 29 septembre. Après le succès du bingo en août et du spectacle de flûte des Andes dans le jardin début septembre, l’Escouade d’inclusion a organisé un après-midi de danse en ligne interculturelle. Cette fois-ci, elle nous a offert une occasion de se dégourdir sur fond musical dynamique et d’expérimenter de nouveaux styles provenant de différents endroits dans le monde.

« Ces activités-là, je les apprécie, donc j’y vais, ça me fait chaud au cœur qu’il y ait des choses comme ça », a partagé Chantal Desrosiers, résidente des Tours depuis 2009. Ayant frôlé la mort en 2019 des suites d’une détérioration de sa santé, Mme Desrosiers a sérieusement repris sa vie en main. Enjouée, elle nous a parlé de l’importance de ces rencontres et ateliers communautaires pour conserver une vie active et garder un moral optimal. Et parmi la foule d’activités proposées chaque mois, ce sont les exercices physiques qui la motivent le plus et lui changent les idées. « Quand je suis toute seule, je bouge pu. Je vois en noir », nous raconte-t-elle à propos des pensées qui peuvent l’habiter. Car malgré ses deux contrats d’entretien à temps partiel, ses heures de marche par jour et ses sorties entre ami.e.s, elle n’est pas à l’abris de l’isolement et de l’anxiété. C’est là que le mouvement et l’animation lui rendent service, lui redonnent de l’énergie. « J’y vais fatiguée, pas fatiguée, j’aime ça. Et le merengue aussi! »

S’il n’y avait pas de merengue au programme de danse en ligne lundi, Chantal a tout de même enchaîné les pas avec grand enthousiasme, surtout que l’Amérique latine était au rendez-vous dans le cadre de l’activité!

De la tradition au multiculturalisme

Plutôt que de présenter un seul style sur lequel se déhancher, chaque membre de l’Escouade a présenté des mouvements de danse traditionnels provenant de son pays d’origine. Sara, des États-Unis, a parti le bal avec une danse carrée de type western, non loin de celle pratiquée au Québec par les adeptes du genre. Gerson, du Brésil, nous a montré comment danser la samba, alors que Marusia, chilienne, a fait une démonstration de salsa, suivie par son public énergique. Arrivé dans l’Escouade d’inclusion depuis deux semaines, Bohdan a fait une démonstration simplifiée de la danse folklorique ukrainienne, appelée hopak.

Bien qu’établies à Montréal depuis quelques années, Sara, Marusia, Gerson et Bohdan sont des personnes issues de l’immigration et proviennent d’un organisme commun : le Carrefour de ressources en interculturel (CRIC). Différents services visant leur intégration dans la société québécoise, notamment des programmes de formation en français, leur ont été apportés, et c’est en s’impliquant dans les initiatives du CRIC que le quatuor est devenu Escouade d’inclusion – un projet porté par la Corporation de développement communautaire (CDC) du Centre-Sud.

« Pour les activités ici aux Tours, on s’en rencontrées avec Marie-Pier Côté. C’est en général ses suggestions, parce qu’elle connait tout le développement ici et ce que les locataires aiment faire », explique Marusia, artiste scénique et animatrice. « Mais on a proposé des choses différentes. Comme la soirée de flûte, par exemple. Je fais partie d’un groupe et chaque fois qu’on joue à l’extérieur, n’importe où, les gens s’approchent naturellement », raconte-t-elle à propos du partenariat fructueux qui existe entre notre département de développement social et l’Escouade.

« Nos activités sont pour promouvoir les connexions, le partage dans le voisinage. L’idée est que les anciens voisins se rassemblent avec les nouveaux. C’est pour ça qu’on propose tout le temps des activités interculturelles. Aujourd’hui, ce n’est pas la danse en ligne comme on connaît ici », nuance Marusia. « Même si on ne danse pas vraiment dans la vie, on peut quand même prendre le risque et s’amuser! » a quant à lui renchéri Gerson, questionné sur le bagage en danse de l’équipe peu après l’activité de lundi.

Du divertissement à la responsabilité citoyenne

Polyvalente et impliquée dans son quartier, l’Escouade d’inclusion ne se limite pas aux activités culturelles. Ayant suivi une formation sur le système électoral québécois, elle s’est lancée dans l’organisation d’un échange entre candidats au prochain conseil de ville et citoyen.ne.s du quartier.

« On a invité tous les candidats qui se présentent dans Ste-Marie. On veut leur poser des questions, particulièrement en lien avec l’immigration, mais aussi sur la démocratie dans l’arrondissement Ville-Marie. Après, ils vont circuler un peu et les personnes qui viennent pourront poser leurs questions », a précisé Sara sur l’événement qui a attiré une trentaine de personnes, malgré la grève des transports.

Étaient donc invités Clint Jody (Action Montréal), Christopher McCray (Projet Montréal), Anurag Dhir (Transition Montréal) et Daniel Vaudrin (Ensemble Montréal) à se prononcer sur des questions portant spécialement sur l’immigration et l’inclusion de personnes dans le Centre-Sud. Plus largement, la première partie de l’événement leur permettait de présenter leur programme politique. Ensuite, à la façon d’un café du monde, les citoyens et citoyennes rassemblé.e.s ont pu circuler d’une table de parti à une autre pour poser leurs questions et échanger des idées sur les sujets en vedette.

Pour Jacqueline, résidente des Tours, c’était l’occasion de s’informer sur les priorités des partis en vue des prochaines élections générales municipales qui auront lieu le 2 novembre. « Moi j’ai bien aimé, ils ont répondu à mes questions. Je veux du changement, ça fait que là je sais vers où me diriger! »